Mon Dandy Walker

Mon Dandy Walker

Enfin Jordan marche !

J’ai travaillé l’assise longtemps. Alors lorsque j’ai enfin réussi à m’assoir tout seul, nous avons travaillé les jambes, il fallait les musclés pour qu’un jour peut-être j’arrive à me tenir debout et ensuite marcher.

Mais comme tout enfant, je ne pouvais rien faire seul. Déjà au début, j’étais trop lourd. Mes fesses me tiraient plus vers le bas que vers le ciel.

 

Alors, maman me faisait tenir à tout et n’importe quoi puis j’ai eu un déambulateur pour m’aider à être debout et avoir envie de me promener.

Maman me faisait de la place dans la maison pour que je puisse passer du salon à la cuisine, la salle à manger. Alors j’essayais d’attraper des choses sur le plan de travail. Alors elle posait des choses dessus pour m’amuser, qui me plairait. J’y allais et je me lâchais un peu. Mais j’avais peur

Pendant longtemps j’ai eu peur de partir. Je ne trouvais pas l’équilibre nécessaire pour le faire. Maman me faisait marcher en me tenant les deux mains comme si j’avais dix mois. Mais rien à faire aucun déclic.

 

Alors, le temps passait et personne ne se demandait  si un jour je marcherai ou pas. Maman et papa prenait les choses comme elles venaient. Ils allaient à mon rythme et m’encourageaient tout le temps quand même.

Avec la kiné, on travaillait beaucoup la posture, le lever et on travaillait la musculature.

Tout le monde voyait que j’avais envie quand même de marcher mais que le petit déclic qu’il me manquait n’arrivait pas.

Nous avons déménagé, j’ai changé de kiné, c’était un homme en libéral, j’avais cinq ans.  Il était adorable avec moi et nous étions très complices. Il était aussi ostéopathe.  Lors du premier rendez-vous, maman et papa lui avaient expliqué ma maladie et il avait fait une première approche pour voir si il allait me prendre en séance une heure par semaine. De suite c’est passé entre nous.  Il était gentil et ne respectait absolument pas le fait que j’ai pas envie. Parfois je m’en amusais et il jouait le jeu mais arrivait toujours à ses fins.

 

Puis ma mamie s’est faite opérée. Elle a eu une grosse intervention chirurgicale et je suis resté à la maison toute la semaine. Maman était partie à l’hôpital avec mamie. Maman était très fatiguée et mamie avait eu un problème supplémentaire.

Avec papa nous y sommes allés le dimanche dix-neuf juin deux mille cinq. Nous sommes restés quelques heures avec mamie et maman. J’étais très content de revoir ma mamie que je voyais toutes les semaines. Elle s’occupait souvent de moi.

 

Elle m’appelait « mon petit Coco » et ça m’amusait.  En partant elle me dit d’un coup « aller maintenant tu es un grand garçon, tu peux marcher un peu tu es grand » Tout à coup comme si j’écoutais ma mamie, me voilà parti dans les couloirs de l’hôpital Rangueil.  

Pour ceux qui ne connaissent pas l’hôpital Rangueil, c’est un vrai labyrinthe avec des couloirs interminables. Puis nous étions au troisième étage. Alors nous avons pris l’ascenseur, ni papa ni maman n’à oser me tenir la main. Ils m’ont laissé faire. Maman ne réalisait pas trop ce qu’il se passait, elle était fatiguée de sa semaine mais tellement heureuse de me voir faire !

 

Nous étions le jour de la fête des pères, alors papa avait un méga cadeau que personne ne pourrait oublier !

Arriver en bas, dehors, il y avait du gravier alors ils m’ont donné la main tous les deux, très fier de moi. Je voyais enfin le monde de ma hauteur

 

J’avais sept ans, sept mois et quinze jours.

Je marchais enfin !!!!!!

 

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06/10/2015
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